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Trois paquets de biscuits
Classement 4ème
Thème : Inclure la phrase « Va-t’en et ne reviens jamais ».
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LUNDI : Je me réveille doucement dans mon lit. Ce sont les vacances. Que du bonheur ! Je peux flâner encore un peu avant de me lever. A travers les volets de ma chambre, j’aperçois les premiers rayons du soleil. C’est une belle journée qui s’avance ! J’ai mille choses à faire aujourd’hui. D’abord, je dois faire mes devoirs de maths. Le professeur de 6e nous a donné des exercices pour les vacances. Il a sûrement eu peur que nous nous ennuyions mais ça ne risque pas, du moins pour moi ! Ensuite, j’ai promis à maman de ranger ma chambre. Tous les jours, elle me dit :
— Range ta chambre ! On dirait une porcherie avec tous ces papiers qui traînent au sol.
Mais je ne comprends pas pourquoi elle me dit cela, elle est bien rangée ma chambre ! Bref, je vais lui faire plaisir et enlever tout ce qui est par terre.
Cet après-midi, je rejoins mes copains sur le stade de foot. On va passer des heures à jouer au ballon. Voilà ce que je considère comme des vraies vacances : jouer au foot toute la journée !
Mes devoirs sont terminés, ma chambre est plus ou moins en ordre, j’ai déjeuné avec maman, je peux enfin sortir. Direction, le stade ! Dix copains unis comme les doigts de la main. Quand on est ensemble, on ne s’ennuie jamais. Vers 15 heures, une petite faim se fait sentir. Je prends mon sac de sport et me dirige vers le supermarché d’à-côté. Je dis bonjour au vigile et à la caissière et emprunte l’allée du rayon des biscuits. Je prends trois paquets de gâteaux secs et retourne vers les caisses. Je passe par la « sortie sans achat » et rejoins mes amis. Une fois rassasiés, nous sommes prêts pour une
nouvelle partie de foot.
MARDI : Dès la fin de mon petit-déjeuner, je m’oblige à apprendre ma leçon de géographie. Je dois ingurgiter le nom de vingt départements français et leur préfecture. La professeure nous laisse choisir nos départements, la seule condition est de ne pas en prendre dans notre région. Après le déjeuner, je retourne au stade. Les buts s’enchaînent et le pauvre gardien se prend
parfois des coups dans la tête. Mais il est tellement bon qu’il réussit à arrêter beaucoup de ballons. Vers 15 heures, nos ventres crient famine. Comme la veille, je vais prendre des paquets de gâteaux au supermarché. Le vigile me regarde d’un air douteux mais je lui fais un grand sourire et le malaise se disperse. Je ne le connais pas et je pense que c’est un intérimaire qui
remplace le vigile habituel. Qu’à cela ne tienne, je ne vais pas changer mes habitudes pour autant ! J’insère trois paquets de biscuits dans mon sac à dos et je sors du magasin. Le vigile me jette un œil furieux mais ne me dis rien. Du moins, il n’a pas le temps car une cliente l’interpelle pour lui demander un renseignement. Je profite pour filer vers le stade. La partie de foot reprend après ce goûter et nous ingurgitons des litres d’eau du robinet à notre
disposition dans les vestiaires.
MERCREDI : Je fais grasse matinée et reste au lit jusqu’à 11 heures. Maman vient me voir pour me dire qu’il est temps de me lever. Je mets un pied au sol et m’étire de tout mon long. Je suis en pleine forme malheureusement, maman a pris rendez-vous pour moi chez le dentiste car j’ai une dent qui me fait mal par moment. Je ne vais pas pouvoir aller au stade avant 15 heures.
Après le déjeuner, je me lave les dents et nous partons vers le cabinet dentaire. Heureusement, il me reçoit tout de suite et me confirme que je n’ai rien à la dent qui me titille. Elle n’est pas cariée et le dentiste me propose d’avaler de l’aspirine si cela recommence. A 15 heures, ma mère m’accompagne jusqu’au supermarché où elle achète des paquets de biscuits pour mes amis. Elle salue le vigile et la caissière et, à notre sortie du magasin, nous prenons un chemin opposé : moi vers le stade, maman vers la maison. Dans les gradins, nous avalons deux ou trois gâteaux avant de nous positionner sur le stade dans l’attente d’un tir de ballon.
JEUDI : Comme le temps passe vite ! L’école reprend lundi. J’aurai à peine eu le temps de m’amuser ! Ma mère me fait réciter les vingt départements que j’ai choisis. Je m’en sors plutôt bien et pourtant, je trouvais l’exercice difficile. Pour corser le tout, alors que ce n’est même pas demandé, maman m’oblige à les situer sur la carte de France. Elle dit que sinon, ça ne sert à rien de les apprendre si je ne sais s’ils sont en Bretagne ou dans les Alpes. Je ne suis pas vraiment convaincu par son explication mais j’obéis :
17, Charente-Maritime, La Rochelle, Poitou-Charentes
28, Eure-et-Loir, Chartres, Centre
35, Ille-et-Vilaine, Rennes, Bretagne
74, Haute-Savoie, Annecy, Rhône-Alpes
91, Essonne, Evry, Île-de-France
etc… et la liste continue comme ça jusqu’au vingtième département.
Ma mère me félicite et, après le déjeuner, me laisse partir pour rejoindre mes copains. Peut-être que pour vous, cela paraît monotone comme occupation de vacances, mais pour moi, c’est du pur bonheur. Le matin, je le consacre aux corvées et l’après-midi à mon sport préféré. Après deux heures d’effort sur la pelouse, mes copains me demandent d’aller chercher des gâteaux. Mon sac de sport sur le dos, je file vers le supermarché. Après un bonjour bien soigné envoyé au vigile, je remplis mon sac des paquets de biscuits. Alors que je suis presque sorti du magasin, le vigile m’attrape le bras et m’oblige à poser mon sac au sol. Il s’en saisit, l’ouvre et sort les gâteaux secs. Il me met une claque dans le dos et me lance :
— Espèce de petit voleur. Je m’en doutais que tu n’étais qu’un petit vaurien. Alors, maintenant, tu es prévenu : je ne veux plus te voir dans ce magasin. Va-t’en et ne reviens jamais.
Abasourdi par son geste, je n’ai pas le réflexe de réagir. Heureusement pour moi, une cliente intervient en ma faveur et demande au vigile de me laisser partir. Il veut protester mais elle l’en empêche. Elle fait scanner les paquets par la caissière et paye mes achats. Je suis sale, en sueur et habillé en short couvert de poussière, cette dame pense sûrement que je meurs de faim. Pour
ne pas envenimer la situation, je récupère mes biscuits et retourne au stade. Je raconte la scène à mes potes et ils explosent de rire. J’en fais autant et nous repartons sur le gazon après avoir englouti tous les gâteaux secs.
VENDREDI : Dernier jour de la semaine de vacances. Il ne me reste plus qu’un weekend avec mes parents avant le retour à l’école. Je vais profiter de cette dernière journée au maximum. Mais avant ça, je vais jouer un peu avec le vigile ! Je viens de marquer un but sublime que le gardien n’a pas pu arrêter. Grâce à mon tir, mon équipe et moi gagnons la partie. Il est l’heure maintenant d’aller chercher du ravitaillement au supermarché. J’attrape mon sac et une nouvelle fois je me dirige sur le magasin. Lorsqu’il me voit, le vigile gonfle le torse et m’indique qu’il ne veut plus me voir ici en me pointant du doigt.
Je lui précise avec un grand sourire qu’il ne devrait pas parler aux clients de cette façon. Ma remarque lui met le feu aux joues et il me lance des yeux exorbités de colère. Il me saisit le bras pour m’empêcher de pénétrer dans les rayons mais je suis plus agile qu’une anguille. J’arrive à lui échapper et m’engouffre dans les rayons. Comme il ne peut pas quitter son poste, il préfère attendre que je ressorte puisqu’il sait pertinemment que je devrai sortir à un moment ou à un autre. Une bonne dizaine de minutes plus tard, je me rapproche des caisses, accompagné du directeur du magasin. Le vigile vient à notre rencontre et demande :
— Patron, vous avez réussi à attraper ce petit malotru ?
Le directeur, surpris, le regarde sans comprendre. Il poste ensuite les yeux sur moi et me dit :
— Tu as encore recommencé ?
Avec un sourire complice, je lui réponds :
— Oui, désolé, c’est plus fort que moi !
Le vigile nous regarde tour à tour, interloqué. Il veut expliquer au directeur que je suis un voyou et que je vole dans le magasin. Le directeur se tourne vers moi et me dit :
— Fiston, je t’ai déjà demandé d’arrêter ce petit jeu quand il y des nouveaux vigiles il me semble ?
— Oui papa, je sais, je lui réponds. Mais franchement, c’est trop drôle !
— Ce n’est drôle que pour toi, dit mon père. Maintenant, tu vas présenter tes excuses au vigile.
— Désolé monsieur de vous avoir mis en colère. Je ne recommencerai plus mes blagues.
— C’est bien, ajoute mon père. Il m’embrasse sur la joue avant de retourner vers son bureau.
Le vigile, un peu vexé, accepte mes excuses en concédant une poignée de main. Il reprend ensuite sa place à l’entrée du magasin. Je sors et vais rejoindre mes amis au stade, en me promettant de recommencer la même farce avec le prochain nouveau vigile de remplacement.
Garnement un jour, garnement toujours !
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